Donner du sens au « vivre ensemble »

 

Les violences qui agitent depuis quelques jours les banlieues en France sont particulièrement préoccupantes, mais malheureusement révélatrices d’une situation qui n’a cessé d’empirer depuis des années.

Pour le Sgen-CFDT, les propos du ministre de l’Intérieur utilisant les mots « kärcher », « racailles » ... sont davantage le fait d’un apprenti sorcier que d’un ministre responsable. On ne stigmatise pas ainsi des jeunes - et par là toute une population-, jeunes qui se sentent des laissés-pour-compte, en mal de vivre, bien souvent sans horizon.

 

Pour le Sgen-CFDT, l’absence de réaction du ministre de l’Éducation nationale est tout aussi scandaleuse : pas un mot pour les deux collégiens électrocutés, pas un mot pour les écoles dévastées, pas un mot pour ces enseignants qui poursuivent leur métier dans le climat qu’on imagine. Et une fois de plus, le ministre ignore l’existence des organisations syndicales. Il est vrai que le dialogue actuellement...

 

Si, dans ces banlieues, l’École ne peut pas régler les problèmes des ghettos, du chômage trois fois plus important qu’ailleurs, l’École de la réussite prônée par le Sgen-CFDT a un rôle fondamental à jouer pour contribuer à l’intégration, par l’éducation à la citoyenneté, par la formation, la qualification. Encore faut-il lui donner les moyens de fonctionner tout particulièrement dans ces Zep que le ministre de l’Éducation nationale délaisse totalement, après avoir déclaré à la rentrée dernière qu’il en ferait sa priorité...

 

S’il est du devoir d’un État de rétablir l’ordre, le Sgen-CFDT estime également urgente une politique volontariste pour lutter contre toutes formes de racisme, les discriminations à l’emploi... Donner du sens au « vivre ensemble » doit devenir la priorité des priorités.

 

Paris, le 7 novembre 2005